Dans les ateliers de Résilience à Roubaix, Frédérique Aplincourt supervise la fabrication des sacs Jack Meal. Mais avant tout, elle dirige un atelier de réinsertion sociale où couture, rigueur et bienveillance se rencontrent chaque jour. Rencontre avec une femme de métier, engagée et fière de transmettre.
Entretien
Frédérique, pouvez-vous nous raconter votre parcours et ce qui vous a menée à la direction d’un atelier comme Résilience ?
J’ai été initiée à la couture dès l’âge de neuf ans par ma maman. C’est ce qui m’a donné envie d’en faire mon métier. J’ai ensuite suivi une formation en BTS Modéliste.
Mon premier parcours professionnel s’est fait dans des ateliers de confection comme Bidermann ou Rodier, puis dans des centrales telles que Camaïeu, Grain de Malice, Redcats ou Cyrillus.
Au fil des années, j’ai évolué vers des postes de responsable de bureau d’études et responsable qualité.
À partir de 2020, j’ai intégré Fashion Green Hub en tant qu’indépendante, où j’ai mis en place des formations inclusives. J’ai ensuite mené plusieurs missions pour Résilience, qui m’ont confirmé mon attrait pour cet atelier. Résilience rassemble pleinement mes valeurs : l’accompagnement social et managérial, l’impact RSE et la production française.
Concrètement, à quoi ressemble une journée de responsable d’atelier ?
Je lance la chaîne de production et j’accompagne les encadrants sur la qualité, le taux de service et le suivi après-vente client.
Mon rôle, c’est aussi d’accompagner les personnes en contrat à durée déterminée d’insertion vers des sorties positives, en les aidant à monter en compétences.
Quels sont, selon vous, les savoir-faire essentiels à transmettre dans un atelier textile aujourd’hui ?
Le savoir-faire technique, l’ordonnancement, la bienveillance, l’importance du grade qualité et le respect des commandes clients.
Vous travaillez dans un atelier de réinsertion sociale : comment cette dimension humaine influence-t-elle votre rôle au quotidien ?
Il faut être patient, à l’écoute, et savoir s’adapter au rythme de chacun, tout en apportant de la formation.
Quels sont les plus grands défis que vous rencontrez dans ce métier ?
La stabilité des équipes, le respect du grade qualité et la rentabilité.
Que représente pour vous la fabrication d’un produit comme le sac Jack Meal ?
C’est un produit aligné avec les valeurs de l’atelier : le Made in France et l’inclusion.
C’est aussi un produit plus complexe dans sa confection, qui permet une montée en compétences des équipes.
Qu’aimeriez-vous que les gens sachent du travail réalisé derrière un produit “Made in France” ?
Que le coût est justifié, notamment par rapport aux normes françaises en matière de travail.
Et enfin, qu’est-ce qui vous rend la plus fière dans votre métier ?
C’est de détecter des talents et d’accompagner les personnes vers un emploi durable dans une entreprise ordinaire, tout en les voyant s’épanouir.

